Titres-restaurant : fin de leur usage en supermarché dès 2025

10 décembre 2024 12:20

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Fini les courses payées avec des titres-restaurant pour acheter farine, œufs ou huile en supermarché. Suite à la censure votée par l’extrême droite et la gauche qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier, le ministère de l’Economie a confirmé l’impossibilité d’adopter à temps une prolongation du dispositif actuel. Pourtant, le gouvernement avait obtenu un vote favorable à l’Assemblée nationale pour étendre cet usage jusqu’à fin 2026. Mais comme l’a précisé Laurence Garnier, secrétaire d’Etat à la consommation, le processus législatif est désormais bloqué, “conséquence directe de la censure” du gouvernement.


Fin de la dérogation : un coup dur pour le pouvoir d'achat des salariés

Durant l'été 2022, en plein contexte d'inflation, le gouvernement de l'époque avait décidé d'élargir temporairement l'usage des titres-restaurant pour soutenir le pouvoir d'achat des salariés français. Cette mesure exceptionnelle permettait d'acheter en supermarché des produits alimentaires non consommables immédiatement, tels que des pâtes sèches, du beurre ou du riz. Face au succès rencontré par cette initiative, l'autorisation avait été prolongée d'un an et devait l'être à nouveau pour 2025.

Ainsi en 2024, dans une situation d'inflation persistante, "La priorité était de répondre à l’urgence et de permettre que les Français n’aient pas de mauvaise surprise en janvier 2025.”, déclarait à Ouest-France Laurence Garnier, secrétaire d’Etat à la consommation, après que l’Assemblée nationale ait voté fin novembre une prolongation de l’usage dérogatoire des titres-restaurant. Cette mesure, initialement prévue pour s’étendre jusqu’à fin 2026, devait permettre aux utilisateurs de continuer à régler leurs courses alimentaires en supermarché. Mais la censure du gouvernement Barnier a tout bouleversé. “La prolongation de l’utilisation des titres-restaurants ne pourra pas être votée au Sénat en l’absence de gouvernement et de ministre au banc.”, a-t-elle confirmé à Ouest-France.

Cette situation est un coup dur pour le pouvoir d’achat de près de six millions de Français. Ces derniers se servaient de leurs titres pour acheter des produits alimentaires essentiels sans être limités aux repas directement consommables. "Sans adoption conforme du texte d’ici le 31 décembre, les salariés ne pourront plus utiliser leur titre-restaurant en janvier 2025 dans les supermarchés pour leurs courses de produits alimentaires non-directement consommables (huile, pâte, beurre).”, a déploré la secrétaire d’État démissionnaire.

Ce changement contraindra les salariés concernés à restreindre leur usage des titres-restaurant aux repas pris en restauration ou à emporter. Pour beaucoup, cela marque une modification importante de leur quotidien, tout en mettant en lumière l’impact direct des récents bouleversements politiques sur des dispositifs de soutien essentiels à leur pouvoir d’achat.

Titres-restaurant : une réforme contestée entre restrictions et espoirs de changement

Comme sus-indiqué, à partir du 1er janvier 2025, les titres-restaurant pourront encore être utilisés dans les supermarchés, mais uniquement pour des produits prêts à consommer, tels que des salades ou des sandwiches. Une restriction qui risque de peser sur le portefeuille des consommateurs, tout en apparaissant comme une bonne nouvelle pour les restaurateurs... en surface seulement. Ces derniers, opposés à l’extension des titres-restaurant aux courses alimentaires, dénoncent leur transformation en  "titres caddie” et estiment avoir perdu 500 millions d’euros au profit des grandes surfaces.

“Mais on ne se réjouit pas de ce qui se passe.”, nuance Romain Vidal, porte-parole de la Commission Nationale des Titres-Restaurant (CNTR). Selon lui, la situation risque d’exacerber les tensions entre les différents acteurs et de compromettre les avancées obtenues ces derniers mois, où chacun plaidait pour une réforme plus cohérente du dispositif.

L’histoire n’est cependant pas terminée. Le futur gouvernement pourra décider de rétablir l’utilisation des titres-restaurant pour des produits alimentaires non directement consommables. “Il faut qu’il s’en occupe en urgence.”, insiste Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), qui prévoit d’écrire au futur Premier ministre. Elle rappelle que les besoins des consommateurs ont évolué : avec le télétravail et le manque de temps pour déjeuner, de nombreux salariés utilisent ces titres pour préparer leur repas du midi à moindre coût, une alternative économique aux restaurants.

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