Plus d’un million d’emplois vacants sur le site de Pôle Emploi

17 septembre 2021 17:06

Tour d'horizon des secteurs qui recrutent le plus à la rentrée de septembre 2021.
Au 17 septembre 2021, 1 082 577 d’offres d’emploi sont à pourvoir sur le site internet de Pôle Emploi. Du jamais vu ! Depuis cet été, les propositions d’emplois ne cessent d’augmenter, frôlant le million puis le dépassant au mois de juin dernier et à la rentrée de septembre. Autre fait marquant, ces offres d’emploi sont proposées pour plus de la moitié d’entre-elles en CDI (contrat à durée indéterminée). Ces chiffres semblent confirmer une belle et réelle reprise économique. Seulement, de nombreux secteurs clés peinent à recruter.

Les secteurs d'activités qui embauchent 

C’est une grande première pour Pôle emploi ! Habituellement, c’est entre 600 000 à 700 000 offres d'emploi qui sont diffusées sur son site à cette période de l’année, contre plus d’un million d’offres aujourd'hui. Cette augmentation résulte d’une demande croissante de main d'œuvre dans certains secteurs mais aussi d’offres provenant de partenaires (de plus en plus nombreux) comme Aladom.

Ainsi, c’est plus de 100 000 postes qui sont à pourvoir dans l’hôtellerie et la restauration (soit +12.7% d’offres par rapport à 2019 sur la même période de l’année). Les autres corps de métiers sont loin d’être en reste à l’image des services à la personne & à la collectivité avec plus de 130 000 offres à pourvoir, du commerce alimentaire et des métiers de bouche (+27.7% soit plus de 120 000 offres en ligne), de l’industrie (plus de 100 000 offres en ligne), de la santé (+44% soit plus de 80 000 offres en ligne), du transport et de la logistique (+18.8% soit plus de 70 000 offres en ligne)*. Les métiers du bâtiment manquent également de main d'œuvre.                 

Des employeurs à la peine, focus sur...

L'hôtellerie et la restauration

Fortement impactés par la crise sanitaire liée au Covid-19, les patrons et responsables de bars, restaurants et hôtels sont restés pendant de longs mois à l’arrêt et dans l’incertitude de pouvoir ouvrir de nouveau leurs établissements (partiellement ou non) suite aux confinements et aux mesures de santé publique prises par le gouvernement. Le pass sanitaire entre autres. De nombreux saisonniers ont profité de ce laps de temps plus ou moins long pour changer radicalement de voie et se réorienter. La précarité liée à cette profession, les salaires trop bas, une trop forte pression, des horaires décalés peuvent sans doute expliquer la fuite de nombreux saisonniers.

Aujourd’hui, les postes vacants dans ce secteur sont en très forte augmentation. Ainsi, pour recruter du personnel, nombre d’employeurs prennent en compte le bien-être de leurs employés. Ils se disent prêts (et sont prêts) à augmenter les salaires, aménager les horaires, accorder plus de flexibilité dans les plannings, octroyer davantage de jours de congés et de temps de repos.

La santé

La santé, le secteur hospitalier en tête, est en crise depuis des décennies. Médecins, infirmiers, aides-soignants ou encore ambulanciers, dénoncent depuis des années le plafonnement des dépenses hospitalières, le manque de moyens et la dégradation des conditions de travail. La pandémie n’a fait qu’aggraver une situation déjà très tendue. Le personnel soignant, en première ligne depuis le début de la crise sanitaire, n'en est pas ressortie indemne. En effet, certains, épuisés et usés, ont préféré démissionner après avoir enchaîné des mois de cadences infernales.

Mais aussi, le refus de certains membres du personnel soignant et paramédical de se faire vacciner provoque suspension ou démission anticipée de ces derniers. En effet, depuis le 15 septembre dernier, “la vaccination est obligatoire pour les professionnels de santé et les personnes travaillant aux côtés de personnes vulnérables, des secteurs publics ou privés, soignants, non-soignants, professionnels et bénévoles". L’ensemble de ces raisons fait que des milliers  de postes d’infirmiers, d’aides-soignants, d’agents hospitaliers, de brancardiers, d’ambulanciers ou de médecins généralistes sont à pourvoir. 

Les services à la personne

Les activités de services à la personne (auxiliaire de vie, aide-soignant, femme de ménage, garde d’enfants à domicile etc.) manquent cruellement de bras. La demande est pourtant bien présente car en lien avec le vieillissement de la population et, en très nette augmentation depuis l'épidémie de Covid-19. Mais aussi, le potentiel de recrutement est non négligeable. En effet, plus de 600 000 embauches sont à prévoir dans les 10 ans à venir.

Cependant, le faible taux de candidatures, les bas salaires, les conditions de travail et le profil inadéquat des candidats sont les principales causes de la difficulté de recrutement dans ce secteur. 

Les autres causes de la défection de candidats 

En règle générale, les employeurs déplorent le manque de formation  des candidats et le problème de mobilité géographique des salariés qui ne sont pas tous prêts à déménager (en ville, en province ou à la campagne) pour un poste. La donne a toutefois changé avec la crise sanitaire qui a redistribué les cartes vers plus de confort, d’espace, de liberté et de quête d’un meilleur cadre de vie, loin des grands centres urbains.

Invitée le 4 septembre dernier sur les antennes de France-Inter, Elisabeth Borne, la ministre du Travail pointe également du doigt les faibles salaires dans certains secteurs, déclarant : "Je pense aussi qu’on a des sujets sectoriels… avec des secteurs dans lesquels les conditions de travail, les rémunérations ne sont pas à la hauteur des contraintes des métiers comme les hôtels, cafés, restaurants”, pressant les employeurs, "massivement aidés pendant la crise, à mettre des propositions sur la table”.



* Chiffres provenant des Echos et Actus.

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