Autoentrepreneur : entre défis et opportunités en 2017

29 décembre 2016 09:18

Alors que le nombre de nouveaux microentrepreneurs a chuté de 34 % en 2015 (1), ce statut a-t-il encore un avenir ? Grégoire Leclercq, président de la fédération des autoentrepreneurs (FEDAE), en est convaincu, à condition de simplifier un dispositif devenu trop complexe. En cette fin d’année, il revient sur les défis qui attendent les travailleurs indépendants en 2017, mais également sur les batailles à mener pour faire entendre la voix de la fédération au sein des débats politiques. Rencontre.   Jemepropose.com : Quel est le principal enjeu pour le statut de microentrepreneur en 2017 ?  Grégoire Leclercq : En l’espace de quatre ans et demi, le dispositif s’est extrêmement complexifié avec l’immatriculation, le CFE, etc. Force est de constater que cela décourage et le statut attire moins. L’enjeu consiste à faire prendre conscience que la simplicité est le gage de la réussite. Certes, nous verrons probablement naître des projets irréalisables et qui ne dureront pas. Mais on va aussi voir émerger des projets qui vont se développer, devenir rentables, créer de l’emploi, légaliser une activité réalisée au noir, etc. Le mot-clé, c’est la simplicité. Jemepropose.com : A l’approche de l’élection présidentielle, les travailleurs indépendants sont au cœur des débats. Ils semblent sollicités et soutenus par la classe politique. On a le sentiment que beaucoup de choses seront faites pour eux dès le prochain quinquennat. Ne craignez-vous pas qu’il ne s’agisse au final que de paroles en l’air ? Du blabla ? G. L. : Il y a des chances que cela ne soit que du blabla, mais il faut tout tenter pour que ça découle sur des actions. En faisant du lobbying, on n’est jamais assuré de rien. Mais, il faut reconnaître que nous aurions bien tort de ne pas essayer. S’il y a bien un moment où l’on peut se faire entendre, c’est à l’occasion d’une élection présidentielle ! Jemepropose.com : Avez-vous prévu des actions ? Si oui, lesquelles ? G. L. : De janvier à avril 2017, nous serons très actifs. Il y a beaucoup de dossiers en chantier dont la publication de notre 4livre blanc. Il a pour objet de présenter les grandes lignes de nos revendications et de nos propositions. C’est la synthèse de ce que l’on demande et de ce que l’on attend. Tous les autoentrepreneurs peuvent participer en répondant à une enquête en ligne jusqu’au 15 janvier. Chacun peut préciser une idée ou en suggérer. Comme en 2012, le livre blanc sera envoyé aux états-majors des partis politiques, aux directeurs de campagne, aux députés et aux sénateurs en exercice, à la presse… Nous essayerons aussi d’avoir des rendez-vous avec tous les candidats. Nous organiserons des rencontres et recevrons tout le monde : du Front de gauche au Front national.

"Si le régime de l'autoentrepreneur retrouve sa fraîcheur et sa simplicité originelle, alors tous pourront y souscrire facilement : de l'étudiant au demandeur d'emploi, en passant par le retraité, le fonctionnaire ou le militaire !" Grégoire Leclercq, président de la FEDAE


Jemepropose.com : Certains candidats prédisent jusqu’à un million de travailleurs indépendants supplémentaires dans les années à venir. Est-ce possible, viable et souhaitable ? G. L. : Nous ne partageons pas l’idée que le marché serait un gâteau à diviser. Les nouveaux venus ne sont pas forcément des concurrents. Il y a de grandes marges de manœuvre : la France compte 8 % de travailleurs indépendants [le cabinet de conseil McKinsey estime que 13 millions de personnes sont des travailleurs indépendants au sens large du terme, soit 30 % de la population active, ndlr] contre 18 % au Pays-Bas, 30 % au Canada et 44 % aux Etats-Unis. De nouveaux métiers apparaissent aussi. Et avec eux, des leviers commerciaux. Sans compter que plusieurs plateformes de l’économie collaborative ont besoin de nouveaux autoentrepreneurs pour se développer. De plus, en France, il y a une appétence culturelle pour l’indépendance. Cela reste une attente, une demande. C’est assez valorisé. Cela va attirer les jeunes. Jemepropose.com : A propos des jeunes, sur une plateforme comme Jemepropose.com 25 % des particuliers inscrits sont des étudiants, pour la plupart en quête de financement de leurs études. Seriez-vous favorable à un régime simplifié en ce qui les concerne ? G. L. : Nous pensons qu'il faut un régime simple, mais le même pour tous. Si le régime de l'autoentrepreneur retrouve sa fraîcheur et sa simplicité originelle, alors tous pourront y souscrire facilement, sans freins ni barrières : de l'étudiant au demandeur d'emploi, en passant par le retraité, le fonctionnaire ou le militaire ! Jemepropose.com : Au-delà du calendrier électoral, quels sont les projets de la fédération pour l’an prochain ? G. L. : Nous avons trois événements importants. Tout d’abord, nous venons de lancer la nouvelle version de notre site [le 5 décembre 2016, ndlr]. Il y a une grande richesse de contenu et cela va s’affiner avec le temps. Ensuite, à partir du 1erjanvier 2017, nous proposerons un nouveau service aux plateformes Internet comme Jemepropose.com qui font travailler les autoentrepreneurs. L'idée majeure est d'accompagner et de guider l'autoentrepreneur qui arrive sur la plateforme en prenant en charge ses problématiques d'inscription, de déclaration, de stage, de facturation et de conseil juridique. Ainsi, les plateformes seront concentrées sur leur coeur d'activité, et nous pourrons garantir un parfait respect des règles (paiement des cotisations, à jour, absence de travail au noir, attestations de vigilance...) Enfin, nous travaillons sur la refonte de l’adhésion [49 euros/an dès 2017, ndlr], pour la rendre plus simple. Nous souhaitons aussi proposer à nos adhérents [au nombre de 80.000, ndlr] une centrale d’achat, à savoir des bons plans couvrant aussi bien les domaines de l’assurance, de l’automobile que des logiciels ou de la téléphonie. Jemepropose.com : Quels sont les vœux de la fédération pour 2017 ? G. L. : D'abord, il faut tenir bon. Nous avons réussi à traverser des périodes de crise difficiles. Il faut continuer à saisir des opportunités. Ensuite, il faut y croire et se développer : nous souhaitons que les microentrepreneurs se développent, grandissent, dépassent les plafonds et embauchent. Tout ce qui pourra aider fera l’objet de réflexions, de rencontres, etc. Enfin, il est bon de rappeler qu'il vaut mieux être uni que seul : la fédération est là pour tous ! Meilleurs voeux pour 2017 !   (1) Baromètre de l’artisanat Institut supérieur des métiers ISM-MAAF Assurances

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